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Ciel de Case
20 novembre 2020

Quand d'autres vont sur Kaw

Un serpent vermillon s'engage sur le sentier. Il est effilé, délié, et ductile comme les pièces de verre filé de Murano, dont il partage la brillance et l'éclat. Un Oxyrhopus occipitalis subadulte.

Boana_boans

Callimedusa tompoterna

La pluie me douche quand j'arrive à la crique. Ce bruit caractéristique de locomotive à vapeur qui me fait remballer tout mon matos en un clin d'oeil, et cette averse drue en rafales qui fera ensuite sortir les Leptodactyles de leurs retraites, et "dégringoler" les arboricoles parfois jusqu'au sol : ostéocéphales, rainettes pattes d'oie et tigrines.

Ca aurait pu faire une bonne photo, mais... non. Il m'aurait fallu l'éclairage croisé de deux lampes, ou orienter mon appareil à l'opposé de ma lampe. Il aurait fallu, mais je suis trempée, sur le coup je manque de présence d'esprit, je viens de ressortir avec maintes précautions mon 7DII, et j'ai encore tout le reste de mon barda sur le dos. Elle n'a pas gardé la pose bien longtemps. Comme je regrette.

Callimedusa tomopterna

Sarabay, les jolies ?

 J'espérais de nouvelles espèces - une grenouille ou un serpent -  ou revoir des tortues, ou trouver un serpent-corail dans la pinotère inondée, mais c'était peu diversifié, que des espèces habituelles, et il n'y avait rien que je ne connaisse déjà. Les mares du layon sont pleines à ras bord mais trop profondes et trop glissantes pour que je ne me retrouve pas les bottes pleines. L'eau est bourbeuse, et si des tortues s'y cachent, elles sont indécelables.

Le couvre-feu me contraint à passer la nuit dans la voiture. Un petit phasme mâle de Creoxylus spinosus s'est invité dans mes cheveux. Installé clandestinement, je ne l'ai remarqué que lorsque j'ai retiré ma frontale. Il a pourtant probablement partagé toute ma balade de retour. Je suis mouillée - je fais désormais l'économie du k-way qui ne sert franchement pas à grand-chose, je n'ai pas pris de vêtements de rechange, j'ai un petit creux à l'estomac - les chips de maïs épicées c'est un peu maigre, et je n'ai rien pour me couvrir. J'ai froid, pas de chauffage dans cette voiture, la pluie ne faiblit pas, tout l'habitacle est embué. Pff. Mais qu'est-ce que je fous là ? Au moins mes 2 appareils photo sont protégés, emballés chacun dans une serviette microfibres propre et sèche et chacun dans son sac étanche. Je repars dès 5h30, en rentrant par Guatemala, espérant surprendre quelques oiseaux à l'éveil, mais rien. Il pleut, il est trop tôt encore, et ça ne les invite pas à se secouer. Sur une parcelle de terrain un peu surélevée, les zébus se serrent les uns contre les autres sous la pluie.

Pluie_sur_le_capot

Je rentre à temps pour préparer le petit-déjeuner du samedi.

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28 décembre 2020

"Ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux, Regardez-les s'envoler, c'est beau..." - Une goutte d'eau dans la mer ?

Une hardie petite tortue charbonnière égarée dans notre jardin. On lui a offert la liberté en savane. Celle-là c'est une dégourdie ! On lui souhaite longue vie.

Stéphanie

Stéphanie l'aurait bien gardée...

Les tortues charbonnières Chelonoidis carbonarius se font de plus en plus rares. Elles sont victimes de la chasse et des prélèvements pour en faire des "animaux de compagnie". Ce sont pourtant des bestioles qui, pour être heureuses ont besoin d'énormément d'espace, de zones où elles pourront se chauffer mais aussi de coins abrités du soleil et dans lesquels elles pourront creuser, d'une bauge pour boire et se rafraîchir, et d'une nourriture très variée. Choses élémentaires et nécessaires qu'aucun prétendu ami des bêtes / amoureux des animaux ne leur offre jamais. En clair, elles ne sont bien que libres et c'est leur raison d'être, comme tout autre animal sauvage.

Si on laissait la parole aux tortues captives, elles nous diraient :

"J'étais si heureuse dans la foule / la foule verte de la forêt / avec la peur de me perdre / et la crainte de me retrouver."

Jacques Prévert "Arbres", Histoires

Cf. Arrêté du 19 novembre 2020 Art. 2

20 janvier 2021

Un vieux projet pour moi-même : "Illustrer

Chemin Mélanie

Un vieux projet pour moi-même : "Illustrer convenablement les espèces du quotidien" va enfin pouvoir se concrétiser. Grâce à du matériel performant, précis et adapté. Et je renouvelle mes remerciements à Roland, pour ses excellents conseils :) J'espère pouvoir me régaler enfin, loin des objos trop courts et qui patinent.

Crotophaga ani - jeunes

Jeunes anis à bec lisse

Spatula discors

Une sarcelle à ailes bleues

 Tamron 150-600mm

Sturnelles militaires, tyrans, caracaras à tête jaune... à nous ! ;)

 

L'alarme des amazones comme les goélands à la criée. Un instant transportée sur le port du Croisic.

 

Un Spilotes pullatus et sa curieuse parade d'intimidation : faire vibrer sa queue, presque la claquer au sol, avant de s'échapper.

12 février 2021

Lendemain de Lune noire

Rien, hormis un grage en alerte, qui s'est écarté avant que je ne lui marche dessus, et avant lui un Corallus hortulanus hors d'atteinte. Le Soleil n'a pas percé depuis des semaines.

Typophyllum sp.

Frank avait vu la même dans l'est au début de son séjour. Mes photos ne soutiennent évidemment pas la comparaison avec les siennes, mais la coïncidence m'amuse car on venait tout juste d'en parler.

Je n'avais encore jamais croisé cette forme avec son "mycélium" sur les nervures. Une "robe" très dans l'air du temps en adéquation avec la météo humide provoquée par la Niña. Je suis presque certaine que les morphes sont aussi influencées par les conditions climatiques. Après tout, elles ont eu le temps de prendre la température et l'hygrométrie pendant toute la période des diverses nymphoses, et d'opter pour une tenue conforme. Une des livrées les plus bluffantes qu'il m'ait été donné de rencontrer.

Typophyllum sp. - femelle

Celle-ci à quelques pas de la première, mais au retour, vers 23h. Pour elle un simple liseré blanc barrant la tête et la pointe de l'élytre comme rongée de moisissures. Mais toutes les livrées tiennent du prodige !

---

Les années précédentes, franchement sèches, j'ai surtout trouvé des sauterelles-feuilles aux allures dessiquées.

Pour comparaison, un mâle en 2018/19 - tous les mâles que j'ai trouvés avaient le "cul" croqué comme ça - ce dégagement facilite peut-être l'accouplement (?) Les mâles de cette espèce sont nettement plus petits que les femelles. Je serais curieuse de savoir sur quels critères mâle et femelle s'apparient. Peut-être suffit-il qu'un mâle et une femelle se rencontrent.

Typophyllum sp. - mâle

26 janvier 2021

Canceler m'a "mis la fièvre"

Layon Crique Canceler

Capharnaüm. Des velléités de ménage ? 

Et ces foutus moustiques. J'en garderai un joli souvenir malgré mes manches longues : une auréole violacée sur le cou, et des maux de tête persistant plusieurs jours.

Layon Crique Canceler

Layon Crique Canceler

Layon Crique Canceler

Layon Crique Canceler

Layon Crique Canceler

Savane-roche Canceler

Y retourner quand il fera beau.

Savane-roche Canceler

Polistes sp.

Guêpes papetières dans un cactus cierge - Cereus hexagonus - une espèce patrimoniale.

Polistes sp.

La guêpe papetière est un animal politique. La majorité des hyménoptères sont eusociaux. Lorsqu'une de ces Polistes sp. revient au nid, elle y est reconnue et accueillie par quelques autres. Et ça fait un buzz, un vrai.

Polistes sp.

Layon Crique Canceler

Layon Crique Canceler

Crique Canceler

Et Philaethria dido voletant.

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5 mars 2021

"Démons et Merveilles"

Titanacris sp. (?)

Titanacris sp. (?)

Titanacris sp. (?)

Titanacris sp. (?)

Titanacris sp. (?)

Titanacris sp.

Titanacris sp. (?)

C'est curieux quand même, et vachement bien fait aussi ! La sauterelle pèse de tout son poids pour s'extraire de son exuvie, par spasmes, contractions, tout ce qu'on voudra, et sans jamais s'appuyer ou s'agripper à sa feuille. Mais la mue adhère sans problème au support et continue de maintenir la sauterelle en suspension dans le vide, sans "drisses de sécurité", comme il en existe pourtant chez certains papillons. Qu'ils sont forts ces insectes ! Tellement fascinants, tellement méconnus, tellement ignorés aussi.

Titanacris sp. (?)

+ Acontista maroniensis femelle. (Une épithète bien de chez nous). Trouvée sur ce layon pour la 2nde fois.

Acontista maroniensis - ♀

Mante d'environ 35mm (?) Cachée sous une feuille.

Acontista maroniensis - ♀

De la main gauche je tiens la feuille retournée, de l'autre le reflex, et comme éclairage la frontale orientée de traviole.

+ Periphloea corticina et Parastratocles tessulatus.

+ Jeune Paleosuchus trigonatus - Bottes pleines, bout des fesses mouillé, caïman pas d'accord, les bugs récurrents du flash. Démerdàte pour les photos ;)

Paleosuchus trigonatus - Jeune

Epidendrum nocturnum en fleur.

L'attaque chimique parfumée et cireuse d'Apoica spp. qui existe aussi chez certaines fourmis.

18 mars 2021

Etienne Druon - Formidable illustrateur - Amoureux de l'Amazonie, de la Guyane en particulier

 

Interview :

Étienne Druon : "La plus belle forêt amazonienne, elle est en France"

C'est lors d'une semaine à Annecy en février dernier que l'on fait la connaissance d'Étienne Druon, carnettiste de voyage, grand spécialiste de la Guyane française et de sa légendaire forêt amazonienne. Avec sa femme Émilie et leurs deux enfants, ils s'y rendent chaque année depuis 25 ans !

https://babel-voyages.com

 

Pour les Gwich'in (Yukon) : "Les arbres, les animaux, les rivières, chaque partie de ce monde retient tout ce que l'on fait et tout ce que l'on dit, et même, parfois, ce que l'on pense. C'est pour ça qu'il faut faire très attention aux pensées que nous formulons, puisque le monde n'oublie rien, et que chacun des éléments qui le composent voit, entend, sait. Ce qui s'est passé, ce qui advient, ce qui se prépare. Il existe un qui-vive des êtres extérieurs aux hommes, toujours prêts à déborder leurs attentes. Aussi chaque forme-pensée que nous déposons hors de nous-mêmes vient se mêler et s'ajouter aux anciennes histoires qui informent l'environnement, ainsi qu'aux dispositions de ceux qui la peuplent."

Nastassja Martin, Croire aux fauves (2019)

19 janvier 2018

Marche à l'ombre

 

Bothrops atrox

Sueurs froides : il n'a pas du tout aimé la torche dans les yeux, ni les éclairs de mon flash. Ca s'est joué à peu de chose qu'il ne m'attrape. Il s'est entièrement déployé à mon passage, gueule ouverte. Probablement une charge d'avertissement, mais très convaincante. Au retour, un peu tremblante, les jambes flageolantes, j'ai traversé dans le sous-bois, dans les palmiers épineux, pour ne pas risquer de le provoquer une seconde fois.

 

Bothrops atrox

Et celui-ci, "Epais comme un sandwich SNCF"

22 août 2018

"Entrer dans la forêt,

... c'est faire l'expérience d'une remontée concrète du temps, dans l'espace. Le corps avant l'esprit se souvient : "je suis chez moi ici", la mémoire du corps est sûre qui vous fait bête, proie ou prédateur, c'est-à-dire, sur le qui-vive. (...)

Crique Balata

La forêt a des yeux de loup. (...) L'avantage de l'amateur généraliste sur le spécialiste ou l'expert, c'est qu'il ne peut jamais se faire confiance, il doit toujours tout vérifier, il n'a aucune théorie à défendre, c'est un éternel débutant. Si, parfois, l'intuition peut être juste, elle est souvent farfelue."

Fabienne Raphoz, Parce que l'oiseau (Carnets d'été d'une ornithophile) - 2018 chez Biophilia

Crique Balata

Corydoras juvénile en attente d'identification

Corydoras (non identifié) juvénile

31 août 2019

Banalement #Leopardus wiedii

Mastigodryas boddaerti - adulteUne lune énorme, un croissant à peine perceptible.

Oxybelis aeneus - juvénile

Pseudophasma phtisica

Et l'on se prend à rêver Bitis gabonica ou nasicornis, ou encore python réticulé, quand on a à peine vu dans de bonnes conditions la moitié des serpents guyanais, et jamais ni Oxyrhopus petolarius, ni Erythrolamprus miliaris, ni Thalesius viridis et tant d'autres.

...

A 23h30 traverse un chat margay - Leopardus wiedii -, qui s'arrête en bordure de route, tourne la tête en direction des phares, et s'éclipse ;) Mon 1er de visu. Un animal plutôt élancé et gracile, des taches nombreuses étirées et serrées, très cernées de noir, petite tête sur un cou mince, de grands yeux, un peu l'allure de la genette dans son déplacement pressé.

 ...

Abattis : gagner un champ sur la forêt. Délimiter une parcelle. Abattre les arbres. Laisser sécher pendant la saison sèche. Brûler quand il est trop compliqué de débarder. Ou débarder ce qui est débardable et brûler.  Planter.

Brûlis, "écobuage", la purification par le feu. Il est une tradition bien ancrée au Brésil et dans les Guyanes qui consiste pendant la saison sèche à faire "place nette" dans les champs. On met le feu, brûlant toutes les herbes sèches, repoussant ou éliminant si possible les indésirables : araignées, serpents, scorpions et consorts. On en profite pour débusquer les iguanes verts et leurs oeufs, qu'on préparera en fricassée. On prétend encore que le feu permet d'amender les sols trop pauvres. Chaque année l'opération est répétée. Les sols brûlent 2,3,4 fois dans la saison, de manière parfois "spontanée" :  il suffit d'une canette jetée, d'une bouteille de bière etc. Les savanes encore sauvages s'apauvrissent : disparition progressive des orchidées terrestres inféodées à ces milieux particuliers, et bien d'autres herbacées et le cortège des arthropodes qui leur sont associés.

...

A lire ou à relire, le chapitre : "La déforestation et le dessèchement des forêts", par Tanguy Deville dans son ouvrage Les Oiseaux de Guyane, 2018 aux éditions Biotope. Il explique que la fragmentation de la forêt entraîne son dessèchement ainsi qu'une chute de la biodiversité. Une simple piste au milieu de la forêt a une incidence et déséquilibre le milieu.  Quand la forêt est morcelée, la biodiversité perturbée se modifie et se simplifie.

...

Une forêt fragilisée résiste moins bien aux départs de feu, d'autant que les broussailles adventices (herbes sabres etc) servent de combustible de démarrage.

Aujourd'hui, quand on regarde une carte, on constate que la forêt brésilienne n'existe plus que par reliquats misérables, bientôt peut-être entièrement anéantis par ces incendies incontrôlés et attisés par le vent régulier et soutenu en période sèche.

Et la forêt guyanaise gangrenée par l'orpaillage illégal brésilien.

Mais de la forêt relativement épargnée s'étend encore au-dessus de la ligne d'équateur et jusqu'en Amérique centrale. Ce qui reste de l'Eldorado.

 

7 septembre 2019

J'ai rencontré la Panthère rose #Puma concolor

Sur le chemin du retour. 2 grands ronds d'un blanc intense en bordure de layon, à hauteur de l'herbe. Il est là, tapi, mais je ne comprends pas ce que j'ai sous les yeux. Ma lampe éclaire mal depuis une demi-heure déjà. J'ai pour habitude de ne jamais fixer trop longtemps un animal, dans l'espoir de m'en approcher le plus possible. Je regarde ailleurs, sur le côté, dans les feuillages plus en hauteur, m'arrête, et je reviens aux yeux. Je me suis rapprochée, mais je ne distingue toujours rien. A aucun moment je n'imagine un fauve, c'est trop bas, trop près du sol, au ras du sol. A aucun moment je n'imagine un fauve alors qu'à chaque sortie j'ai une petite appréhension : Et si ça arrivait ? Et si ça m'arrivait cette fois-ci ?  Si, j'imagine deux engoulevents, et pourtant pas de lueurs rouges comme dans les yeux des engoulevents. Je n'imagine rien, je n'imagine pas. Pas d'image mentale. Rien, le vide. Pas d'idée. Pas spécialement curieuse ou intéressée. Un pac ? Non, les yeux seraient rouges aussi. Tête vide. Ventre vide. Je n'attends rien. Je marche, je fredonne un truc malgré mon mal de gorge, ma voix éraillée. Je suis fatiguée. Les sphères d'un blanc brillant dans la torche me fixent, sans jamais ciller, sans jamais se détourner. "Grand-Mère, que vous avez de grands yeux !" Je suis proche maintenant, suffisamment pour distinguer la tête ronde et la couleur du pelage, à 4-5m ? à peine. Démasqué, enfin ! J'ai sans doute écarquillé les yeux, et le regard qu'il me jette, lui, pupilles entièrement dilatées dans le noir ! Il sait que je sais, et il se lève dans un sursaut réflexe de chat surpris et prend la tangente. C'est précisément à ce moment-là, juste avant que je ne comprenne, que s'il avait fallu que tout bascule, ça aurait basculé : si j'avais continué à me comporter comme un être inconscient du danger, ou si j'avais marqué une pause quand je l'ai eu enfin identifié, si j'avais hésité un bref instant au lieu de poursuivre ma route, peut-être m'aurait-il sauté dessus ? Là, il m'a précédée sur le layon en trottinant et prend un peu d'avance. Un animal très "slim". Vraiment la Panthère rose.  J'ai conservé mon allure tranquille, bien que les 3 premiers pas m'aient coûté, et sans émettre un son, rassurée qu'il soit devant moi, j'ai même pensé tenter une image comme preuve matérielle, j'ai envie de presser le pas pour me rapprocher et prendre une photo, mes réglages flash pour la photo macro, de toute façon trop faibles et pas le temps de bidouiller les isos, la pdc et la puissance du flash. Mais il fait volte-face, et revient vers moi. Je n'ai pas changé d'allure, lui non plus, nous sommes face-à-face du même côté du layon. Je vois dans ses yeux des lueurs briller par intermittence avec l'éclat de la torche, je distingue sa silhouette mouvante qui se dilue dans l'obscurité, sa robe qui moire, ses pas. Il me fixe encore. Mais que c'est rapide ! Il marche sur moi, et moi sur lui. Ca se joue en secondes, à peine. 2nd moment où peut-être ça aurait pu basculer : si je n'avais pas continué dans une attitude qui se voulait imperturbable, bien que mes 4-5 pas se soient sans doute faits hésitants, que ce serait-il passé ? Quand on s'est retrouvés à 5-6m l'un de l'autre, peut-être à moins de 4m, quand il n'y avait plus d'espace pour personne, il glisse dans le sous-bois par une trouée, sans doute un passage qu'il emprunte régulièrement. Et je ne l'ai pas suivi des yeux. Drôle de comportement ambigu, à la fois assuré et furtif, à la fois décidé et fuyant, curieusement équivoque.

Tout s'est passé dans le silence le plus absolu, hormis pour le bruit discret de mes pas dans les gravillons de latérite et le sable grossier, et dans la pénombre. Pas le moindre craquement, pas le moindre bruissement en sous-bois. Une apparition. Je regarde ma montre : 22h35. Sans cesser de marcher, en continuant de regarder droit devant, j'ai sorti de ma poche ma torche d'appoint, une ridicule torche crayon à une pile AA, longue comme l'index, qui n'émet qu'un filet de lumière (en photo plus bas) depuis qu'une pile a fondu à l'intérieur, tourné ma frontale de sorte qu'elle éclaire derrière moi. Je me suis interdit de jeter des coups d'oeil en arrière, mais je l'ai fait, une fois, deux fois, me suis redressée, écartant les épaules, respiration abdominale, ai gardé mon allure, écoutant, jetant de temps en temps des coups d'oeil à la forêt à ma droite. Tendant l'oreille constamment, il me semblait qu'elle se dilatait pour mieux intercepter le moindre signe. Je n'avais rien dans mon sac : ma bouteille d'eau, mes clés de voiture, mes batteries de secours, un chiffon pour essuyer mon objectif. Au bout d'un quart d'heure, j'ai changé dans l'obscurité les batteries de ma frontale quasi éteinte, l'ai replacée bien haut derrière ma tête. Pour me donner une contenance, j'ai ramassé un gros caillou sur le sentier, et l'ai gardé dans ma poche, j'ai pris un bâton que j'ai tenu un peu comme la houlette d'un berger. Ca ne m'aurait probablement servi à rien, le bâton était pourri, et je ne voulais pas ralentir. Des engoulevents sont venus voleter face à moi, un peu plus haut, en poussant quelques notes mélancoliques. Ils font rarement ça, d'habitude ils fuient et s'écartent. Pourquoi venaient-ils jusqu'à moi les ailes en croix, un peu façon Saint-Esprit du faucon crécerelle, leurs yeux rougeâtres dans la torche, si ce n'est pour me narguer ? Ils étaient posés derrière le puma, c'est comme s'ils m'avaient leurrée. Je n'ai pas aimé, vague sentiment de malaise, assez désagréable. Je voulais rentrer. J'ai retrouvé ma voiture et claqué la portière à 23h05.

Une belle alerte.

J'ai toujours pensé que si un jour une telle rencontre devait se produire, mes jambes ne me porteraient pas.  Mais j'ai gardé une apparente assurance, et tout s'est déroulé le plus naturellement du monde. Cependant je n'oublierai jamais que durant une, deux minutes, peut-être sans doute plus, un puma est resté couché, mufle au ras de l'herbe, à m'observer avancer sur lui, sans jamais me quitter du regard, alors que je ne me doutais de rien, trop accaparée par ma mauvaise grippe qui me laisse la tête vide et flottante, et que ce n'est qu'au tout dernier moment qu'il s'est écarté. Si nous nous sommes retrouvés si proches, s'il est resté à m'observer en partie à découvert, c'est que ma torche n'éclairait quasi plus. Je n'oublierai jamais la brillance si particulière de ses yeux, et leur dangereuse intensité. Je n'oublierai jamais qu'il est revenu sur moi. Je n'oublierai jamais les lueurs dans son regard, sans doute chargées d'autant d'interrogations que dans mes yeux à moi, sans doute des mêmes que moi, dans leur version inversée ? Je n'oublierai jamais que tout aurait pu arriver, et que c'est là que tout un tas de questions viennent à l'esprit tandis qu'on s'oblige à marcher droit devant, d'un pas retenu mais égal - surtout ne jamais se dérober. Mais surtout surtout, qu'est-ce qui lui est passé par la tête à lui, surtout sur ces quelques mètres où l'on s'est fait face, avant qu'il ne me laisse finalement le layon ?

J'avais pressenti que ça m'arriverait sur ce layon précis. Une espèce de crainte diffuse. Peut-être était-il déjà présent lors de balades antérieures, dissimulé et m'observant. Je me disais toujours, en me moquant un peu de moi-même : "Il y en a forcément un planqué pas loin, tous les 3 arbres, qui me surplombe un peu..."

Une rencontre qui m'en a rappelé d'autres, où l'esbrouffe sert de sauf-conduit face aux prédateurs.

Et ma frontale a joué en ma faveur : un Cyclope bien debout dont l'oeil émet sa propre lumière dans la nuit totale, ça se respecte, forcément ;)

 

Marine Perrier

 

Dessin de Stéphanie (17/08/2019) - avec le pantalon deux tailles trop grand, pour plus d'aisance de mouvement ;)

Fenix

 

Je conserve ce message de ma soeur, comme une médaille pieuse protectrice : "Marine ne finira jamais en pâtée pour fauves, son mana la protège, les animaux le sentent !"

Et ces mots de Julien : "Poignant. Les lignes courent comme une grosse goutte de sueur froide le long de l'échine, les mots se cognent à l'aveugle, essoufflés, le rythme haletant d'une narratrice qui n'invente rien, qui vit, là, tout de suite, qui se dépêche de se mettre à l'abri sur une feuille de papier."

---

Et a priori aucun accident sur un adulte mettant en cause un puma n'a été rapporté en Guyane où la chasse c'est "culture et traditions, passe-temps et source de revenus". Le puma redoute l'homme qu'il côtoie depuis toujours. Il fuit d'instinct et sans demander son reste, après avoir en curieux - et parfois en inquiet - observé le marcheur. # Tig rouj. N'empêche.

En langue quichua (Pérou) le mot "puma" signifie "prédateur" ou "jaguar". Cf. Eduardo Kohn, Comment pensent les forêts (2017)

#tigre poltron (chez les Algonquins (?) )

31 janvier 2020

Prémices

Boana_boans

Ambiance en forêt

Phyllomedusa bicolor

Une première pour moi : un amplexus de rainettes singes ! - tandem au diapason

Chut, ne pas déranger : rapide éclairage indirect, flash minimum et 2 photos pour en assurer une correcte, et rattrapage de la luminosité lors du post-traitement sommaire.

Phyllomedusa bicolor

Je les ai finalement retrouvées :) moins accessibles, sur d'autres mares, mais toujours fidèles à leur layon.

On les croirait en massepain ou en pâte à sucre.

Heliconius erato erato fuliginosa (?)

+ une colombe à front gris couvant.

Il fait bien trop sec, pour la seconde année consécutive. Seconde année de disette donc, qui sera forcément plus difficile à supporter que la première. Ce soir, à peine une bruine éphémère. Les serpents, et bien d'autres groupes, s'économisent et fonctionnent au ralenti, en attendant des périodes plus propices.

4 janvier 2020

Sur la retenue du barrage de Petit Saut - The watermaze

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

"La pluie est traversière, elle bat de grain en grain / Et par manque de brise, le temps s'immobilise / Le coeur est voyageur, l'avenir est au hasard" Jacques Brel, "Les Marquises"

 

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Lac de Petit Saut

Stéphanie

La fée, pêchant.

Lac de Petit Saut

Au milieu du labyrinthe, malgré les troncs très dégradés, étiolés, voire effondrés en surface, on peut encore lire le "vrai" chenal, soit le cours que le fleuve empruntait avant la mise en eau du barrage. Et c'est saisissant.

 

14 février 2020

2 sur la même soirée, pas bon pour le karma ;)

Corallus caninus

Ancrage parfait.

Corallus caninus

Posture d'attente "active" ou l'agachon (technique propre aux chasseurs sous-marins) du boa émeraude.

Corallus caninus

Dérangé, il a grimpé en hauteur.

Corallus caninus

Le deuxième, tout aussi bien arrimé, et lui aussi embusqué. Il s'est mis en mouvement dès qu'il a été éclairé.

Corallus caninus

A conditions exceptionnelles, rencontres exceptionnelles ? Les 2-3 jours un peu humides au milieu de mois archi secs les ont sans doute encouragés à se mettre en chasse.

Non pas 1, mais 2 boas canins ! Le premier vu à 23h15, quitté à 23h25, le second vu à 23h39. Etaient donc séparés d'environ 2,5km. Pas vraiment accessibles : le premier, probablement un (jeune) adulte d'environ 80cm, bien qu'à hauteur d'yeux dans les lianes, surplombait un fossé.  Le second un peu plus grand, était plus haut et au pied de son arbre, des buissons de Mélastomatacées. Avec un scan d'un seul bord de route, côté conducteur.

Ce qui fait 3 boas canins vus depuis fin septembre dans ce secteur.

+ Micrurus surinamensis subadulte

16 mars 2020

Et de 91 - soit une moyenne de 26 par an

Corallus hortulanus - femelle

Voici Marguerite de Crayencour, "Margot" pour les intimes. J'ai décidé de donner un nom d'artiste aux animaux qui m'inspireront. 

...

Et ce privilège sur Guatemala de voir dans la même fin de soirée un coendou se ravitailler, les traces d'une loutre néotropicale conduisant à la crique, un unau ramassé en boule pour dormir et une effraie sur un piquet de pâture.

Lontra longicaudis

 

Bonne trêve à la biodiversité.

24 juillet 2020

"The place to be"

Lipaugus_vociferans

(Piauhau hurleur / Oiseau sentinelle / Paypayo) - avec, sur la fin en arrière-plan, le "tétéma-coq-de bois".

Lipaugus vociferans

Et puis vus : pics mordorés (le couple), motmots houtouc, manakin à tête d'or, cotinga ouette (mâle), guit-guit céruléen, sucrier à ventre jaune, guit-guit émeraude, manakins à front blanc, dryade à queue fourchue mâle...

Nyctipolus nigescens

Marrants avec leurs narines tubulaires ;)

Orthemis biolleyi - femelle

La veille au soir, mon premier meunier : Thysania agrippina.

Une sortie avec Roland, que je remercie pour ses conseils et ses enseignements ;)

1 mai 2009

En guise d'introduction... Monsieur TIG DILO

Mon 1er article, l'occasion de vous présenter ma fierté, un véritable trophée : une photo d'une Lontra longicaudis ou Loutre commune mâle, "surprise" en pleine journée ! Ces loutres vivent solitaires, jusqu'en mars, période de reproduction durant laquelle elles se cherchent un partenaire. Elles construiront un terrier pour abriter les petits. Une fois le devoir accompli, le père partira, laissant à la mère le soin d'élever les loutrons.

Ce sont deux loutres que j'ai eu la chance de voir ce jour-là. Sans doute étaient-elles en repérage !

Lontra longicaudis (mâle) - Loutre néotropicale

8 septembre 2016

Roucoulades

Bubo virginianus - Grand-duc d'Amérique (femelle)"La tête grosse, les yeux fixes, le bec propre à la rapine, les ongles en hameçon... On reconnaîtra le chat-huant d'abord à ses yeux bleuâtres, et ensuite à la beauté et à la variété de son plumage (...)" Buffon et Lacépède, Histoire naturelle

Bubo virginianus - Grand-duc d'Amérique (mâle)

Bubo virginianus - Grand-duc d'Amérique (femelle)"Les chats-huants" s'éveillent, et sans bruit

Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes."

Paul Verlaine, Poèmes saturniens

21 juillet 2020

Au golf

Iguana iguana - subadulte

La surexposition est choisie.

Saimiri sciureus - femelle

Petit mâle qui siffle à l'attention de son groupe déjà passé de l'autre côté du sentier, et qui néglige de lui répondre. Il en restait 3 avec lui.

 

Par la force des choses, les iguanes et les saïmiris seront les bestioles que j'aurai le plus souvent côtoyées cette année.

Une jolie obs' qu'il faut que je garde en mémoire : en juin dernier, de violents coups de vent ont abattu de grands arbres, et il y a de nombreux chablis sur les sentiers du golf. Je marche un moment sur le green lorsque j'aperçois au loin dans l'herbe haute quelques saïmiris qui semblent être à la chasse aux criquets. Et puis la pluie se met à tomber, je rentre sous le couvert des arbres et la troupe des petits singes se rassemble et passe au-dessus de ma tête. J'en ai compté 29, mais ils étaient plus nombreux. Au milieu du défilé, un jeune, curieux et pas impressionné, s'arrête dans la voûte végétale, pour prendre le temps de m'observer. C'est alors que sa mère rebrousse chemin pour le récupérer, le pose d'autorité sur ses reins, et repart prestement retrouver la tête du groupe. Joli moment d'émotion.

26 août 2020

T'choupi

Il est aux alentours de 13h45 lorsque je trouve cette mère avec son tout petit. Elle est en train de descendre de son arbre pour une envie pressante... Pas envie de rater l'instant, alors je me plante à 5-6m devant eux, ce qui a pour effet de "tétaniser" la mère qui s'arrête et me regarde. Le petit s'accroche, la tête enfouie dans le pelage maternel. Je me suis montrée trop intrusive, j'ai clairement manqué de tact. Les mères sont toujours inquiètes pour leur progéniture, et quitter la protection des arbres pour déféquer est une opération hasardeuse qui les rend particulièrement vulnérables. Je sais que c'est fichu, je n'ai plus qu'à les laisser tranquilles. Je reprends ma marche, mais il y a trop de bruits dus aux débroussaillages pour l'entretien des terrains, et l'heure n'est pas propice à l'observation. Il a plu abondamment la veille, il fait très beau. Alors, pour tester mon nouveau boîtier,  je change de coin. Quand je reviens sur Kourou 2h30 plus tard, je me dis que ça ne me coûte rien de faire un crochet par le golf. Les paresseux vivent dans la 4ème dimension - comprendre : dans un autre espace-temps que le nôtre - avec leur vie au ralenti et leurs réactions souvent inattendues. Je suppose leur avoir laissé suffisamment de champ pour que la mère ait repris ses activités. Elle a pu se soulager - son ventre a nettement perdu en volume, - et sans s'être beaucoup déplacée. Ils doivent se trouver à 2,5m de haut tout au plus. Mais le petit, lui, remue et cherche la tétine maternelle. Et je le verrai téter - je n'y avais jamais assisté, puis il va se tourner vers moi et bâiller à 2 reprises. Sa mère se contente d'observer autour d'elle, de sa tête pivotante. Je me tiens le long d'un arbre. Tendue, je photographie beaucoup, à main levée. Ca ne semble pas le moins du monde déranger le petit, qui, douillettement pelotonné contre Maman, m'observe avec curiosité.

Bradypus tridactylus - jeune

Bradypus tridactylus - jeune

Bradypus tridactylus - jeune

Bradypus tridactylus - jeune

Rassasié, il bâille.

Bradypus tridactylus - jeune

Frimousse d'après bâillement ;)

Bradypus tridactylus - jeune

Blotti

Bradypus tridactylus - jeune

Ses griffes sont rosées :) la kératine de l'étui corné doit encore être très fine et laisse voir en transparence la partie vive des griffes.

Bradypus tridactylus - jeune

Photos largement recadrées.

Bradypus tridactylus - jeune

Bradypus tridactylus - jeune

Bradypus tridactylus - jeune

Ma plus belle rencontre avec les paresseux.

Et voilà mon nouveau boîtier étrenné !

23 mai 2020

Une soirée "drap" orchestrée par Jérémie Lapèze, alias "Jérémie des Membracides"

Pluie sur Chawari

Ambiance : Des arbres aux fûts élevés. La pluie et les traînes du vol des insectes.

Titanacris sp.

Sur le piège lumineux

Umbelligerus peruviensis

Deux Membracides, ces insectes que Jérémie étudie. La guêpe de taille moyenne donne l'échelle ! Remarquable diversité des apparences chez les Membracides. Et une espèce étonnante, parmi toutes les autres, avec ces excroissances acérées comme une ramure de cerf.

Umbelligerus peruviensis

Eacles adoxa

Hétérocères - Pyrales

Hétérocère - Pyrale

A chaque période de la nuit ses familles, mais les observations sont aussi largement tributaires des conditions météo (humidité,  température...) et des saisons, et, évidemment, du lieu choisi.

Hétérocère

Hétérocère

Eacles imperialis cacicus

Hétérocère

Une diversité absolument insensée.

+ Alesa beneluzi

Private joke : Ce n'était pas pour les ouya-ouya :)

26 février 2021

Un Typophyllum peut en cacher tout plein d'autres

J'en reviens toujours à mes sauterelles-feuilles. Un ami entomo - Hervé S. - m'a dit que 36 espèces de Typophyllum avaient été décrites, dont 2 en Guyane depuis 2014. Alors, j'ai regardé à nouveau mes photos, et j'obtiens 3 formes d'élytres distinctes :

1. Un Typophyllum aux élytres arrondies : (Belizon, St-Elie)

Typophyllum sp.

(Et encore, la forme des élytres de ces 2 individus ne correspond peut-être pas tout à fait).  La taille des bestioles est aussi bien sûr un critère diagnostique.

Typophyllum sp.

2. Un Typophyllum aux élytres crénelées : (Trésor).  Mes toutes premières sauterelles-feuilles.

Typophyllum sp.

Typophyllum sp.

3. Un Typophyllum aux élytres trapézoïdales, sans doute trapeziforme : (Auberge des Orpailleurs, le Rorota, St-Elie)

Typophyllum sp.

Typophyllum sp.

Typophyllum sp.

Typophyllum lunatum m'a échappé un soir. A quand la revanche ?

 

27 février 2021

On n'a hélas pas l'orchis bouc mais...

6 ans que je n'en avais plus vu. Pourtant, je regarde toujours du coin de mon 3ème oeil, au retour de Cayenne et de Guatemala, et je me rends 2 fois par an à Wayabo sur la période favorable, en vain. Jusqu'à aujourd'hui, où mon 3ème oeil  - celui qui guette et qui devait être en stand by depuis 6 ans - accroche une Eulophia alta toute fleurie et ligotée par les volubilis - Ipomoea tiliaceae (?). Je pensais la colonie disparue, étouffée sous les Ipomées, les Cypéracées, les fougères, mais surtout les Ipomées ! mais une petite population résiste opiniâtrement. J'en dénombre 22 au total, à tous les stades de floraison et même en fructification, et encore 3 autres cachées derrière un massif ! Il y en a forcément qui m'ont échappé et/ou qui sont en préparation.

Eulophia alta

4 pieds sur la photo ci-dessus : un envahi, sur le côté une hampe qui s'ouvre et une autre en bouton, et en arrière-plan dans le flou, un 4ème pied, épanoui.

Eulophia alta

Hampe en graine

Eulophia alta

Aspect typique du sommet de la hampe, les boutons floraux en tête d'asperge, commun à de nombreuses orchidées à hampes florales dressées vers le ciel.

Eulophia alta

S'il y a 6 ans je faisais mes photos au 100mm, cette fois-ci, le 600 s'est révélé indispensable.

Eulophia alta

Eulophia alta

Merci les pluies :)

Bon printemps aux orchidophiles métropolitains !

13 mars 2021

Elles surgissent partout cette année

Eulophia alta

Repérée de nuit. Il y a une autre hampe plus loin, et un peu plus loin encore quelques panaches de feuilles dépourvus de fleurs. Je reviens le lendemain, trop tard. A 9h30 la lumière est dure, et j'ai oublié le pare-soleil.

Eulophia alta

Eulophia alta

Eulophia alta

Et pour pollinisateurs, des mouches.

Eulophia alta

Eulophia alta

Eulophia alta

De la buée due à l'évaporation depuis le sol.

Eulophia alta

 

Et à proximité, cette Gencianacée, des Stachytarpheta cayennensis et plusieurs pieds de Spathoglottis plicata.

Schultesia guianensis

23 février 2020

Un spaghetti dans une posture pas possible

Imantodes cenchoaL'estomac lesté par un anolis.

Trilles

Une sortie avec Eric Sansault. C'était curieux de se rencontrer après 10 ans ! et génial de se balader avec un fin photographe et fin naturaliste à l'éthique irréprochable :)

On y a cru jusqu'au bout, mais malgré les prospections ce n'était pas un bon soir, comme bien souvent d'ailleurs. Donc juste : un grage en embuscade, un Corallus hortulanus de très belle taille, un Chironius carinatus dormant du sommeil du juste.

+ Habenaria trifida

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  • Après Bleu Banane. Carnet de terrain alimenté au gré de mes rencontres en Guyane française. Puissent la Terre et sa biodiversité survivre à notre folie. Bien qu'elles ne soient pas signées, toutes les photos présentées sur ce blog sont ma propriété.
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