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Ciel de Case
herpeto
20 août 2020

"Basse saison"

Début de nuit agité. Ca détale dans la litière. Des bestioles sur le qui-vive. Je sursaute aux premiers départs inquiets. Un peu de poussière en suspension. C'est sec.

Chant_nocturne

Mais qui copie l'autre ? Ci-dessus, un chant de grillon, qui fait penser à un chant d'oiseau ou de grenouille. Copier le prédateur pour s'en protéger ? La forêt me mystifie : des insectes brindilles ou feuilles, des espèces inoffensives aux couleurs aposématiques, de petits singes qui sifflent comme des passereaux, des colibris qui vrombissent en un feulement de fauve, des palmes rigides, qui, agitées par le vent évoquent une pluie nourrie, des fourmis qui n'en sont pas, ce Sibon : Dipsas variegata lorsqu'il est perché, grage quand il se déplace au sol, des becs-en-crocs comme des spizaètes... Les mimétismes s'entremêlent et se télescopent. Certaines espèces font-elles des envieux ? L'Anilius se rêve-t-il Micrurus avec cette queue qu'il arque ? Le Dipsas et le Sibon, jeune atrox - et ils en ont la taille et les moeurs : ils se perchent. Cette livrée mouchetée est-elle un camouflage si incontestablement efficace qu'elle a été "sélectionnée" par ces 3 espèces ? C'est évidemment autrement plus complexe. Embêté, le Sibon tressaille à la manière du grage, distend sa mâchoire en une paréidolie convaincante de fer-de-lance, le Dipsas en fait autant : secousses et gueule "tordue".  Alors quoi ? Des intentions délibérées président-elles à ces stratégies ? Quelle est la part de hasard dans ces mimétismes ? Les insectes sont-ils les architectes conscients de leur structure externe ? A chaque balade son lot de surprises et d'interrogations sans réponse.

Les lucioles clignotent comme les éclats des phares.

Leptodactylus pentadactylus - juvénile

Protection toute relative de sa feuille alcôve.

Leptodactylus pentadactylus - juvénile

Au pied d'une fourmilière d'Atta sp.

Pseudophasma phthisica - femelle

Ce phasme se désaltère d'une goutte recueillie sur une feuille.

Imantodes cenchoa - juvénile

Un juvénile un peu trop exposé au bord du sentier. Et il dort à moins d'1m du sol.

Imantodes cenchoa - juvénile

Imantodes cenchoa - juvénile

J'essaie de caler mon rythme de marche avec le créneau autorisé d'avant couvre-feu, mais je mordrai d'une demi-heure.

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17 août 2020

Le même individu que celui du 8 juin. Trouvé à

Sibon

Le même individu que celui du 8 juin. Trouvé à 300m de la première fois. Heureuse de l'avoir revu. Puisqu'on est d/amenés à se croiser, je le baptise Herman(n). A lui de choisir entre Hesse et Melville. Je me pose la question : l'habitat qui lui semble favorable est restreint à une étroite bande arbustive, est-il prisonnier de cette petite parcelle morcelée, ou pas ? C'est toutefois le 2nd que je croise dans un périmètre de 800m2. Y'a d'l'espoir.

Dendropsophus_walfordi___Scinax_boesemani

1 août 2020

Je ne peux sortir qu'aux heures chaudes, moins

Je ne peux sortir qu'aux heures chaudes, moins propices aux obs'. Au moins, je croise peu de monde. Aujourd'hui la nuque raide et les bras et les épaules ankylosés par 3 jours pleins de manutention de poutres et tôles.

Un couple de trogons à queue blanche. J'ai été alertée par les appels discrets mais continus du mâle.

Trogon viridis

Trogon viridis

Trogon viridis

Trogon viridis

Trogon viridis

Puis j'entends les feuilles mortes crisser. Je pense à une tortue, m'accroupis, et je finis par distinguer au milieu des "ronces" la tête d'un téju, je lève l'appareil, il se glisse dans son terrier.

Un peu plus tard sur un autre sentier, j'entends de nouveau crisser les feuilles mortes. Tinamou qui gratte le sol ? Téju ? Tortue ? Non, c'est un tamanoir, que j'ai eu bien du mal à trouver. Les photos ne permettent pas de comprendre, mais il fait très sombre en réalité. Le tamanoir avec sa robe foncée est parfaitement camouflé, il ne se repère qu'en ombre chinoise. C'est un tout petit "format". Je vais passer un quart d'heure en sa compagnie, essayant par tous les moyens de le photographier au mieux, tentant d'anticiper ses déplacements, de m'avancer pour l'attendre sur des zones moins encombrées. Je dois me baisser pour y voir quelque chose. Peine perdue. Il est plus malin que moi, et j'aurais peut-être dû enfiler un t-shirt plus discret que le bleu électrique. Le bruit de l'autofocus l'alerte et le fait changer de direction. C'est plus simple en savane ! Un moment il avance droit sur moi, je m'écarte en renonçant à la photo car je ne tiens pas à revivre une charge.  Et puis je me décide enfin à le laisser tranquille.

J'entends souvent ce genre de crissements, que j'attribue à un téju ou un oiseau, et je n'y prête pas plus garde, toujours un peu pressée par le temps. Il y a des chances que j'aie laissé passer des occasions de voir ce tamanoir.

Myrmecophaga tridactyla

Myrmecophaga tridactyla

3mn plus tard une tortue charbonnière qui remonte la pente. Pas très grosse, elle a un curieux profil.

Chelonoidis carbonaria

Chelonoidis carbonaria

Ensuite ce serpent qui s'immobilise sur le sentier, avant de se gonfler et de me fausser compagnie quand je m'accroupis.

Chironius fuscus

Chironius fuscus

Le tout au 150-600mm

Puis les saïmiris, accompagnés d'un toucan ariel qui se faufile dans les branches avec cette aisance qui me scotche à chaque fois.

Et puis au retour, un moment passé avec un tityre gris mâle installé dans un palmier maripa.

Des balades comme celle-ci, j'en veux bien au quotidien ;)

21 juillet 2020

Au golf

Iguana iguana - subadulte

La surexposition est choisie.

Saimiri sciureus - femelle

Petit mâle qui siffle à l'attention de son groupe déjà passé de l'autre côté du sentier, et qui néglige de lui répondre. Il en restait 3 avec lui.

 

Par la force des choses, les iguanes et les saïmiris seront les bestioles que j'aurai le plus souvent côtoyées cette année.

Une jolie obs' qu'il faut que je garde en mémoire : en juin dernier, de violents coups de vent ont abattu de grands arbres, et il y a de nombreux chablis sur les sentiers du golf. Je marche un moment sur le green lorsque j'aperçois au loin dans l'herbe haute quelques saïmiris qui semblent être à la chasse aux criquets. Et puis la pluie se met à tomber, je rentre sous le couvert des arbres et la troupe des petits singes se rassemble et passe au-dessus de ma tête. J'en ai compté 29, mais ils étaient plus nombreux. Au milieu du défilé, un jeune, curieux et pas impressionné, s'arrête dans la voûte végétale, pour prendre le temps de m'observer. C'est alors que sa mère rebrousse chemin pour le récupérer, le pose d'autorité sur ses reins, et repart prestement retrouver la tête du groupe. Joli moment d'émotion.

7 juillet 2020

Et son escorte de moustiques. Un mâle énorme, à

Chelonoidis carbonarius - mâle

Et son escorte de moustiques.

Chelonoidis carbonarius - mâle

Chelonoidis carbonarius - mâle

Chelonoidis carbonarius - mâle

Un mâle énorme, à la carapace très bombée et à laquelle il manquait plusieurs écailles.

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1 juillet 2020

Limier

Chironius carinatus

La couleuvre inspecte les interstices du piquet à la recherche de petits oisillons, de grenouilles ou de lézards.

Chironius carinatus

Chironius carinatus

Il ne lui a fallu que quelques secondes pour s'apercevoir de ma présence...

Chironius carinatus

Et donc elle file. Un peu gênée de l'avoir dérangée durant sa prospection - j'étais pourtant à distance très raisonnable, elles sont terriblement farouches -, mais je ne doute pas qu'elle se refasse.

Chironius carinatus

La carène dorsale, à laquelle ce "serpent chasseur" doit son nom scientifique est ici bien visible. Probablement un mâle.

Chironius carinatus

19 juin 2020

Parcelles de nature accessible

Cecropia sp.

Tupinambis teguixin

Ces bons gros géants de lézards bons vivants :) et toujours leurs taons, fichés dans la peau.

Byrsonima densa

8 juin 2020

Pensée magique

Je n'ai pas fait le tiers de mon parcours habituel quand j'entends 2 coups de fusil tirés et sans doute le moteur d'un scooter sur le layon. Pas le choix, je rebrousse immédiatement chemin. Pas envie de prendre une balle perdue ou de le(s) croiser. La soirée était prometteuse : déjà un Spilotes pullatus, 2 jeunes caïmans gris, ce grand boa d'Amazonie, un kinkajou. Je peste intérieurement contre ces gens dont le loisir est de se balader la nuit, armés, et, heureusement, pétaradant.

Corallus hortulanus

Encore un individu balafré déployé près du sol, à l'agachon.

Paleosuchus trigonatus - juvénile

J'ai presque retrouvé la voiture quand je me mets à penser à ce Sibon que j'avais rencontré dans le secteur le 13 décembre dernier. Ca fait un bout de temps que je n'en ai pas revu, me dis-je, et dans la foulée, je pose les yeux sur ce serpent, lové à 1,5m du sol. Heureux hasard, intuition, coïncidence.

Sibon

Appétissant comme un tiramisu.

Sibon

4 juin 2020

A l'heure où les chauves-souris insectivores chassent dans le faisceau de la frontale...

Paleosuchus trigonatus - juvénile

Pas celui de la dernière fois - un petit nouveau

Rhinella margaritifera - amplexus

Rhinella_margaritifera

Rhinella merianae - femelle

Rhinella merianae - femelle

Corallus hortulanus - juvénile

Nyctidromus_albicollis

+ Leptodeira annulata - minuscule

31 mai 2020

Question d'habitus #Leopardus pardalis &...

Rhinella_margaritifera

Scinax_boesemani

Paleosuchus trigonatus - juvénile

Leptodactylus_fuscus

20h45. Deux yeux grands comme des calots, assez écartés l’un de l’autre et d’un blanc pur sont brièvement accrochés par la torche. Juste deux yeux dans l'obscurité complète. Puis l’animal baisse la tête ou des feuillages font écran. Il doit se trouver devant le criquot peu profond. Je suis convaincue de l’avoir perdu. Difficile d'évaluer la distance, mais à au moins une trentaine de mètres de moi. Intriguée, je presse le pas pour essayer de capter à nouveau ces yeux. Une chose est sûre, ce n'est pas un pian. Je ne crois pas avoir déjà croisé une telle bête. A ce niveau, le layon est sinueux. Je pensais l’avoir mis en fuite, mais il s’est rapproché ! il marche dans ma direction et se trouve sur le layon dégagé. Il est encore loin. Déception : Démarche tranquille, régulière, tête dans l'alignement du dos, c’est un gros chat gris qui musarde, me semble-t-il alors : nez en l’air, il hume. J’ai appris à me méfier de moi-même : j'ai tendance à sur-interpréter quand je rencontre quelque chose de neuf : je distingue un détail marquant sur lequel je focalise, et je me mets à broder autour de l’indice. Alors désormais, prudente, je me tempère, je préfère les déductions a minima plutôt qu’a maxima. Donc, c’est un simple chat. Et la nuit, c’est bien connu, tous les chats sont gris. …Mais enfin non ! pas du tout ! Il s'est un peu tourné, je le vois de 3/4. C’est un ocelot, celui dont un ami m’a déjà parlé ! Il est chez lui, et c'est son heure, pas la mienne. Il arpente son domaine. Il est si calme et marche d'un pas si assuré que je l’avais pris pour un chat domestique qui flânerait - c'est quand même bizarre cette distorsion des perceptions. Mon cerveau me joue des tours, d'autant que les chats harets, la nuit, sont le plus souvent furtifs et prennent des airs de bête traquée, évitant tout contact. De plus près, je découvre un félin plus épais, plus allongé, et les dessins de sa robe. Je traîne avec moi mes deux boîtiers et mes deux objectifs. J’ai pris le 300mm car le temps est clair, je ne crains donc pas une pluie intempestive qui me contraindrait à tout remballer dare-dare, et j’ai préparé mes réglages pour le cas où je croiserais un rapace nocturne. Y’a plus qu’à appuyer sur "On". Sauf que depuis plus d’une heure, je n’ai employé que le 7DII, pour enregistrer des chants de grenouilles - éteindre le flash, débrayer l'autofocus, basculer en vidéo - tout ça 36 fois depuis le début de la balade. Bref, ce n’est pas au 300, en bandoulière côté gauche que je pense, mais au 100mm que j’ai dans les mains, je m’arrête pour monter mes réglages, tournant la molette au jugé en gardant l’ocelot à l’œil. Ne pas perdre une miette de ce félin. Je n'aurai probablement jamais d'autre occasion. Il est en train de m'échapper, je le sais. Je bidouille ma molette, j'y suis presque. Il est arrêté et je n'ose avancer. S'il te plaît, laisse-moi le temps d'une photo. Je reste immobile, mais mes doigts tournent frénétiquement les molettes. Il garde ses distances. Hésite, tête redressée, et toujours tourné de 3/4 vers les taillis. On est encore trop loin l'un de l'autre, je le vois toujours un peu en gris et noir monochromes. Il décide de me fausser compagnie. Hop, d’un bond il est passé dans les fourrés... Je vois encore la ligne de son dos... Il a disparu. Caramba, raté. Encore une fois. Pas de trophée, ça c'est joué à rien, comme d'hab. Ca m'agace. Mais Youpi quand même, c'est mon tout premier Leopardus pardalis ! Ce fut trop court. Ca se compte presqu'en éclats de secondes ;) trop peu, mais moment vécu comme au ralenti.

Didelphis marsupialis - jeune émancipé

 ... ... ...

+ un Yéti, un de plus, et donc peut-être un jaguar, et qu'il soit mélanique, je m'en fous. Les exceptions m'indiffèrent. En tout cas j'ai ressenti une vraie frousse dans l'habitacle de ma voiture, et un 6ème sens cette fois-ci un peu lent à se déclencher.

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Ciel de Case
  • Après Bleu Banane. Carnet de terrain alimenté au gré de mes rencontres en Guyane française. Puissent la Terre et sa biodiversité survivre à notre folie. Bien qu'elles ne soient pas signées, toutes les photos présentées sur ce blog sont ma propriété.
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