U-Boot : Si rares et si discrets
Probablement les ébats d'un gros mâle et d'une femelle. Les circonstances de leur observation sont particulières : une grave crise sociale a agité la Guyane pendant des semaines, les barrages bloquant l'approvisionnement général : vivres, mais surtout carburant, et empêchant la libre circulation de la population. Paralysie totale. Plus un bateau ne quittait le port, pas même les pêcheurs. L'absence de tout trafic maritime a encouragé les lamantins à se montrer davantage à la côte. Je les ai vus 2 jours de suite.
Peu d'informations concernant les effectifs de cette espèce patrimoniale. Sur la 20aine d'individus un peu suivis, il semblerait que la majorité soit des croisements du lamantin des Antilles et du lamantin du Brésil. L'espèce "lamantin des Antilles" n'existe peut-être même plus en Guyane, ne subsiteraient que des hybrides.
"Elles d'oiseau
Cendrars - extraits
J’arrivais du Brésil.
Je tenais le manuscrit de mon dernier livre à la main.
La tête encore pleine des rumeurs du voyage, les reins encore secoués par les cahots de la route, le corps mal équilibré sur la terre ferme après des jours et des semaines de balancement sur une houle qui me faisait soudainement défaut, au coeur, le sourire des femmes entrevues (…) enfiévré, soucieux, impatient de repartir, j’étais debout sur le seuil de cette librairie où je passe toujours en premier quand je débarque à Paris.
Une nuit dans la forêt (premier fragment d’une autobiographie) – 1929
Quand on a beaucoup voyagé à travers les pays, les livres et les hommes, on éprouve parfois le besoin de s’arrêter un jour…
Moravagine, (Préface)
J’ai le goût du risque. Je ne suis pas un homme de cabinet. Jamais je n’ai su résister à l’appel de l’inconnu. Ecrire est la chose la plus contraire à mon tempérament et je souffre comme un damné de rester enfermé entre quatre murs et de noircir du papier quand, dehors, la vie grouille, que j’entends la trompe des autos sur la route, le sifflet des locomotives, la sirène des paquebots, le ronronnement des moteurs d’avion et que je pense à des villes exotiques pleines de boutiques épatantes, à des pays perdus que je ne connais pas encore, à toutes les femmes que je pourrais rencontrer et avec qui je perdrais volontiers mon temps, aux hommes qui m’attendent peut-être, prêts à m’expliquer leur activité et à me faire gagner des tas, des tas d’argent.
Non, vraiment, écrire c’est peut-être abdiquer.
La Femme aimée (premières lignes)
"Vie dangereuse"
Aujourd'hui je suis peut-être l'homme le plus heureux du monde
Je possède tout ce que je ne désire pas
Et la seule chose à laquelle je tienne dans la vie chaque tour de l'hélice m'en rapproche
Et j'aurai peut-être tout perdu en arrivant
Feuilles de route
"Iles"
Iles
Iles
Iles où l'on ne prendra jamais terre
Iles où l'on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous
Feuilles de route