Layon qui croustille
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Il s'en est fallu de peu que je ne marche sur ce grand grage efflanqué arrêté au milieu d'un layon encombré de branchettes et de feuilles mortes. Et cette fois encore, alors que je tentais de repérer les oiseaux, une petite alerte m'a fait regarder à mes pieds : "luku-luku" ! Si les couleuvres se figent au milieu du chemin, on a l'impression que c'est parce que face au promeneur elles ne savent pas trop sur quelles ventrales danser, et après un temps, elles repartent dans un mouvement fluide et vif. Avec les grages c'est différent : aucune crainte, un peu de circonspection tout de même, et ils prennent le temps de te considérer avec cette suffisance propre à ceux qui se savent invulnérables. Je pense à une femelle qui aurait mis bas récemment. En pleine chasse. Un petit papillon blanc lui a effleuré la tête, elle a eu une réaction instantanée comme d'agacement, a braqué la tête sur moi. "Hé ho, c'est pas moi qui t'ai embêtée, hein !" Puis elle a longé le layon quelques temps, prudente, rusée, tête redressée.