Ces nymphes de Molchina compressicornis imitent l'Argiope argentata : Mimétisme batésien et ontogenèse
Jeune nymphe.
En vue ventrale, on constate que la nymphe redresse l'abdomen et étend ses antennes comme des pattes pour mimer l'araignée sur sa toile. Tout comme pour l'araignée, le soleil filtre à travers les protubérances orange. L'argiope et cette punaise fréquentent le même milieu.
Nymphe à un stade au-dessus : les "bourgeons" des élytres et des ailes sont plus développés, la silhouette s'affine.
Confrontées à l'observateur, les punaises essaient de se tenir de profil, leur abdomen cranté et redressé et leurs boursouflures leur conférant ainsi davantage l'apparence de l'argiope. Pour les avoir en vue dorsale, il faut insister.
Paréidolie. En vue dorsale, la ressemblance est moins flagrante, cependant on voit très nettement les "callosités" orangées - je ne trouve pas le terme approprié - qui rappellent les couleurs de l'argiope, l'abdomen blanc et ces fameuses antennes annelées bien développées. C'est loin d'être une imitation parfaite, et c'est ce qui rend la bête encore plus "troublante" voire inquiétante : l'Argiope argentata est identifiée, on sait exactement à quoi s'en tenir "il s'agit d'une araignée tisseuse etc... etc...". Ici ces bestioles sont un curieux hybride qui a quelque chose de redoutable parce que justement, elles ne sont pas cataloguables, d'autant plus qu'elles sont dans un entre-deux éphémère (les adultes sont noirs) qui leur laisse tout leur mystère : bêtes à chélicères ? à dard ? à rostre ? ... On ne sait pas et donc, dans le doute, on est méfiant et on leur fout la paix par prudence. Je trouve la parade géniale.
Et il y a forcément d'autres facteurs à cette imitation inachevée, dont j'ignore tout.
Ici, la vraie Argiope argentata.
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Et puis tu te fais pourrir par les agamis trompettes qui cherchent à traverser la piste :)
Et au moins deux atèles noirs, haut dans un figuier étrangleur.
Pluies nourries la nuit précédente et en matinée.